Surpêche : notre consommation de poisson menace les écosystèmes
33% des bassins de pêche dans le monde ne sont pas exploités de manière durable, remettant en question le maintien des populations de poissons à des niveaux sains, révèle l’Organisation des Nations-Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) dans son dernier bilan sur la question.
La consommation mondiale de poisson a doublé entre 1960 et 2016
La croissance progressive de la classe moyenne à travers le monde est généralement saluée comme un phénomène positif, preuve que tel ou tel pays se développe. Mais pour la nature, le constat est loin d’être réjouissant. Dans les années 1960, la consommation de poisson atteignait 10 kg par personne et par an. En 2016, cette moyenne s’élevait déjà à 20,4 kg. Et d’ici 2030, elle devrait encore progresser de 20%.
Satisfaire cette demande croissante tout en maintenant les populations de poissons à des niveaux sains, s’avère un challenge. Si 90% des bassins de pêche étaient exploités de manière durable en 1974, seuls 67% l’étaient encore en 2015. Cette tendance, entamée à la fin des années 1970, concerne particulièrement la Méditerranée, la mer Noire, le Sud-Est du Pacifique et le Sud-Ouest de l’Atlantique.
L’aquaculture « pèse » 80 millions de tonnes
L’essentiel de ces 33% de bassins de pêche surexploités se trouvent dans des pays en voie de développement. Les pays développés sont en revanche de bons élèves en la matière : aux États-Unis, la proportion de poissons pêchés de manière durable a augmenté rapidement, passant de 53% en 2005 à 74% en 2016, ou encore de 27% en 2014 à 69% en 2015 en Australie.
Preuve que d’énormes progrès restent à faire, 60% à peine des espèces de poissons commercialisées à travers le monde sont pêchées dans le respect de l’équilibre naturel de leur bassin d’origine. Et ce, compte tenu du développement de l’aquaculture : en effet, 53% des poissons consommés sont cultivés par l’homme dans des fermes spécialisées.
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